NON, LES RELATIONS PRESSE NE SONT PAS MORTES !

Aujourd'hui, c’est plus un billet d’humeur que je souhaite proposer sur mon blog. J’ai lu, il y a peu, des articles remettant en cause l’avenir des relations presse, et la pertinence de leur existence, dans un monde où la communication est en pleine transition. Étant spécialisée dans ce domaine, et lui vouant un profond amour, je souhaite avancer quelques arguments pour contrer cette vision pessimiste de l’avenir des RP.

>> La mutation de la presse écrite vers le digital

L’argument qui voudrait que les relations presse disparaissent suite à la chute des ventes de la presse écrite, et de l'avènement du numérique me semble quelque peu erroné. En effet, le but principal des relations presse est, comme son nom l’indique, d’entrer en contact avec la presse (et plus largement les médias), afin de délivrer une information pour le compte d’une entité tierce, dans le but que celle-ci soit diffusée largement. Les points de contact principaux pour y parvenir sont les journalistes et les rédactions desquelles ils dépendent. Conclusion : les relations presse seront en danger le jour où les rédactions et les journalistes disparaîtront, ou qu’il n’y aura plus personne pour accueillir et délivrer l'information.

Tout comme le monde de la communication, celui des médias a dû s'adapter aux nouveaux enjeux posés par le numérique. Bien que les ventes de journaux papiers aient chuté, les journalistes sont toujours là. Leur métier n’a pas changé fondamentalement, ce sont les médiums par lesquels ils diffusent l’information qui ont évolué. Finalement, la digitalisation de la presse ne serait-elle pas une opportunité en or pour les RP ? Sans oublier les autres médias (radio, télé…) qui ont eux aussi multiplié leurs canaux de diffusion grâce au numérique.

>> Les nouveaux médias 4.0 : de nouvelles formes de journalisme ?

En plus de la mutation des médias traditionnels vers le digital, l'avènement d’Internet et des réseaux sociaux ont ouvert la voie à de nouveaux types de médias. Hugo Décrypte en est le parfait exemple : il a réussi en l’espace de quelques années, voire de quelques mois à s’imposer comme étant la source d’informations privilégiée pour les 15-25 ans. Il n’est pas le seul à proposer via ses réseaux, de suivre l’actualité au quotidien.

Des nouveaux médias, organisés en vraie rédaction, mais présents uniquement sur le web ont aussi vu le jour : on les appelle les “pure players”. Ils ont su saisir cette opportunité, en comprenant les habitudes de consommation des nouvelles générations. En effet, les chiffres parlent d’eux-mêmes, d’après un article de la Croix : « les trois-quarts (76 %, selon [le Baromètre de la Croix]) des 18/24 ans, [...] s’informent sur Internet et quasi-exclusivement sur leur smartphone. Les réseaux sociaux (à 46 % des 18/24 ans) sont leur mode d’accès principal à l’information, devant la presse écrite en ligne (31 %), les sites audiovisuels (10 %) ou les « pure players » comme Médiapart (8 %).» (source). Mon argumentaire ici ressemblera à celui développé plus haut : les relations presse ne sont pas menacées, car leurs cibles (c’est-à-dire les structures ou les personnes qui diffusent les actualités) sont toujours bel et bien présentes. Il est cependant indéniable qu’une adaptation des acteurs de ce domaine est nécessaire. À l’instar des médias, les attachées de presse doivent sans conteste réfléchir à de nouveaux supports innovants pour diffuser leur contenu.

>> La force de la PQR (presse quotidienne régionale)

Je crois intimement en la force de la presse quotidienne régionale, qui selon moi est un canal à privilégier en priorité pour toute entreprise qui souhaite accroître sa visibilité. La PQR est l’une des raisons principales pour lesquelles je ne crois pas en la mort des relations presse. “La presse quotidienne régionale est la première source d’information en France, avec près de 3 900 000 exemplaires vendus par jour.

À titre de comparaison, les 8 titres français de la presse quotidienne nationale (Le Monde, Le Figaro, Libération, La Croix, L’Humanité, Les Échos, L’Opinion, Aujourd’hui en France) diffusent chaque jour 1 200 000 exemplaires.” (source). Ces titres régionaux, de par les sujets qu’ils traitent et leur proximité avec leurs lecteurs, en font des canaux indispensables pour le développement de chaque entreprise. La PQR a elle aussi pris le pli du numérique et a diversifié ses points de diffusion. Au-delà des journaux papiers et des articles en ligne, les chaînes de télévision régionales représentent elles aussi une opportunité sans précédent, pour accroître la visibilité des entreprises via les relations presse. L’avenir des RP sera, à mon sens, incertain, le jour où la PQR déclinera fortement.

>> Les métiers des RP : une véritable & primordiale expertise

Rappelons enfin que la mission d’un.e attaché.e de presse ne peut être réduite à la simple rédaction, à l’envoi et au suivi des communiqués. On a tendance à l’oublier, mais les RP regorgent de spécialités et d’expertises plus utiles les unes que les autres.

Le média training par exemple est une expertise que beaucoup de consultants RP maîtrisent et proposent. D’autres préféreront peut-être acquérir des compétences significatives en analyses stratégiques des médias. L'aspect relationnel du métier est quant à lui non négligeable, et représente une opportunité pour chaque entreprise. L'organisation d'événements de presse, nécessitant une connaissance aiguisée des cibles, de leurs habitudes est là aussi une expertise propre à l’attachée de presse. Le domaine des relations presse est riche de métiers et de spécialités ayant tous un intérêt pour les entreprises. Ces spécialités sont d’autant plus précieuses, qu’elles peuvent s'adapter aux mutations que connaît le milieu.

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Les relations presse ne sont pas mortes, elles sont seulement en pleine mutation, à l’image du paysage médiatique français dans lequel elles évoluent. Je suis intimement convaincue que cette mutation est et sera salvatrice pour les métiers des RP, qui auront l’opportunité de développer leur esprit créatif. En effet, à terme, la créativité devra émerger pour permettre à chacun de se démarquer nettement auprès des médias. Les métiers des RP, de par leur polyvalence, sont aujourd’hui bel et bien ancrés dans le monde de la communication, des entreprises, mais aussi de la politique.